Le gouvernement britannique stimule l’adoption de la blockchain dans le secteur financier

Le gouvernement britannique prend des mesures concrètes pour dynamiser l’adoption de la blockchain dans le secteur financier. C’est une réponse claire face à la montée en puissance de l’innovation numérique qui transforme progressivement les échanges et les opérations traditionnelles. Le Royaume-Uni, jusque-là en retrait par rapport à ses voisins européens et aux États-Unis, met désormais les bouchées doubles pour intégrer les données des registres distribués dans ses systèmes financiers.

On ne parle plus seulement d’intérêt théorique, mais de démarches précises, comme la nomination prochaine d’un « champion des marchés numériques » chargé de rassembler les différentes institutions autour d’une stratégie commune. Parallèlement, des initiatives ciblant la tokenisation des actifs et la dématérialisation des documents financiers se multiplient. Bref, Londres veut rattraper son retard et rester dans la course face à des concurrents qui avancent vite.

À l’heure où la sécurité et la transparence deviennent des enjeux majeurs, ce virage vers la blockchain promet aussi de repenser la manière dont les transactions sont effectuées. Cela questionne aussi l’intégration des nouvelles technologies dans un cadre réglementaire qui doit encore mûrir.

Comment le gouvernement britannique encourage-t-il l’utilisation de la blockchain dans la finance ?

La Grande-Bretagne s’est récemment engagée à rattraper son retard notable dans l’adoption de la blockchain pour les marchés financiers, face à ses voisins européens et aux États-Unis. Le gouvernement a annoncé la nomination prochaine d’un « champion des marchés numériques », un projet visant à incarner la volonté politique de transformer l’écosystème financier en intégrant des registres partagés basés sur la technologie blockchain. Ce rôle, encore à pourvoir, devrait revenir à une personnalité bénéficiant à la fois d’une expertise dans le secteur et de solides réseaux pour faire converger les démarches des différents organismes comme la Banque d’Angleterre, le Trésor et la Financial Conduct Authority (FCA).

Cette avancée illustre la volonté britannique de s’adapter à la révolution numérique dans la finance, où la digitalisation des flux financiers est devenue une donnée incontournable chez ses concurrents. Pour donner un coup d’accélérateur, le gouvernement a aussi mis sur pied un groupe de travail dédié, la Dematerialisation Market Action Taskforce (DEMAT). Cette Taskforce doit faciliter la suppression progressive des certificats d’actions au format papier, un héritage ancien qui freine l’efficacité des transactions modernes. En plus, les fournisseurs de solutions technologiques ont été invités à répondre à des appels d’offre pour alimenter le projet Digital Gilt Instrument (DIGIT), une plate-forme qui vise à automatiser l’émission d’obligations de l’État via la blockchain. Cela montre que la mutation numérique ne se limite pas à la simple expérimentation, mais cherche une adoption concrète à l’échelle publique.

Quels bénéfices la blockchain apporte-t-elle à la tokenisation des actifs financiers ?

Le gouvernement britannique a publié cet été un document d’orientation baptisé « Wholesale Financial Markets Digital Strategy », qui décortique clairement les raisons du virage digital. Parmi les constats, le caractère lent, coûteux et manuel des processus actuels est pointé du doigt : voilà des freins qui dépriment l’innovation et complexifient la gestion des actifs. La blockchain, grâce à son architecture décentralisée et immuable, ouvre la voie à une nouvelle étape appelée la tokenisation des actifs. Cela signifie que les produits financiers, comme les actions, obligations ou autres titres, peuvent être transformés en jetons numériques sur un registre partagé.

  • Réduction significative des frais liés aux échanges et transferts
  • Accélération des transactions, avec des échanges en quasi-temps réel
  • Transparence accrue grâce aux informations consultables en continu sur la blockchain
  • Amélioration de la traçabilité des actifs, évitant fraudes et erreurs
  • Potentiel d’innovation dans les formes d’émission et de détention des titres financiers

Ce phénomène de tokenisation promet donc une transformation profonde des marchés, où même les flux de données peuvent circuler de façon sécurisée et instantanée. Sans parler du fait que cela ouvre aussi la porte à des mécanismes plus fluides et automatisés via les contrats intelligents. L’exemple pratique du registre numérique partagé est d’ailleurs en développement chez Swift, visant à moderniser les paiements transfrontaliers. En fait, cette technologie est vue comme un véritable levier pour réinventer la finance traditionnelle, avec un potentiel de fusion entre finance centralisée et décentralisée.

Pourquoi le Royaume-Uni semble-t-il en retard par rapport à d’autres régions dans ce domaine ?

Alors que des juridictions comme l’Union européenne ou Singapour avancent à grands pas avec des régulations adaptées et des projets innovants, la Grande-Bretagne reste à la traîne dans certains aspects réglementaires et stratégiques. Cela peut inquiéter pour la place financière londonienne, qui doit maintenir son attractivité face à l’intensification de la compétition mondiale. Par exemple, l’UE a institué un cadre pilote pour les infrastructures basées sur la DLT (Distributed Ledger Technology) ainsi qu’un règlement spécifique pour les crypto-actifs, le MiCA. Les États-Unis ont également légiféré sur les stablecoins via le Genius Act, tandis que la plateforme Swift teste intensivement des solutions blockchain collaboratives avec de nombreux partenaires financiers.

En comparaison, le Trésor britannique et la FCA n’ont pas encore finalisé des directives claires et concertées, ce qui freine l’élan des acteurs locaux. Il y a un besoin de clarifier si certains actifs numériques comme les stablecoins peuvent légalement servir pour des paiements ou des règlementations financières. Le futur « champion des marchés numériques » aura pour mission de débloquer ces questions, de penser un cadre technique et réglementaire compatible avec les innovations, tout en rassurant sur les risques associés.

Les entreprises et DSI ressentent cette précipitation : leurs ERP traditionnels ne sont pas conçus pour traiter des données immuables ou tokenisées, ce qui crée une zone d’inconfort. Mais le plus gros challenge reste sans doute le volet cybersécurité, car ces technologies émergentes créent de nouvelles surfaces d’attaque. Il est donc crucial de ne pas avancer à l’aveugle et d’accompagner cette mutation avec des garanties fortes.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées lors de la transition vers les systèmes blockchain ?

La migration vers un système financier fondé sur la blockchain s’avère complexe, notamment à cause des protocoles anciens qui fonctionnent encore énormément en mode manuel et papier. Cette coexistence crée des frictions considérables : il faut numériser des titres physiques sans perdre la fiabilité ni la sécurité, tout en intégrant un cadre légal qui respecte les normes actuelles.

Par ailleurs, la question de la cybersécurité est omniprésente. Plusieurs experts mettent en garde contre les vulnérabilités potentielles des systèmes blockchain peu testés en condition réelle. Comme l’a souligné Julia Demidova de FIS Global, l’une des missions du nouveau responsable numérique sera justement de clarifier ce qui manque au niveau réglementaire pour sécuriser les transactions sur ces réseaux. L’ensemble des acteurs doit collaborer pour lever les freins techniques et réglementaires, au risque de renforcer l’incertitude du marché.

Enfin, et c’est un point souvent ignoré, l’intégration des solutions blockchain dans les systèmes informatiques existants représente un défi majeur pour les responsables IT. Selon Dan Silverman, co-CEO de Balcony, cette tokenisation n’est pas uniquement financière : elle matérialise aussi un échange de données sécurisé et vérifiable entre secteurs public et privé, ce qui impose une adaptation des architectures. Cette évolution demande du temps et de la patience, ainsi qu’une coordination étroite entre tous les intervenants.

Comment la blockchain peut-elle renforcer la sécurité dans la finance britannique ?

L’atout majeur de la blockchain est sa capacité à garantir une sécurité renforcée grâce à une structure décentralisée et une immutabilité des données. La finance britannique pourrait ainsi profiter d’une amélioration sensible de la cybersécurité en adoptant massivement cette technologie. Un article récent montre que les avantages de la blockchain en matière de protection contre les fraudes et les piratages sont devenus un argument convaincant, notamment face aux risques grandissants liés à la digitalisation des actifs.

Avantage SécuritéImpact sur la FinanceExemple concret
Immutabilité des enregistrementsGarantit la traçabilité et l’authenticité des transactionsRegistre blockchain pour obligations d’État (DIGIT)
DécentralisationRéduit les risques de points de défaillance uniques et d’attaques cibléesRépartition des données entre plusieurs institutions financières
Contrats intelligents sécurisésAutomatisation fiable des opérations financières complexes sans intervention humaineSmart contracts pour paiements transfrontaliers avec Swift

Ce cadre sécuritaire robuste attire aussi l’attention des investisseurs, dont certains misent clairement sur le potentiel du Bitcoin et autres cryptomonnaies dans ce domaine. Pour approfondir, on peut consulter ce focus sur l’intérêt des investisseurs pour le Bitcoin et l’espace des paiements. En résumé, la blockchain offre une opportunité d’augmenter la résilience des systèmes financiers britanniques, mais cela passe par un travail collectif pour maîtriser les nouvelles menaces tout en tirant parti des bénéfices.

Conclusion

Le gouvernement britannique a clairement montré sa volonté de moderniser le secteur financier en misant sur la technologie blockchain. En nommant un « champion des marchés numériques » et en lançant le groupe DEMAT, il souligne sa démarche vers une dématérialisation efficace des flux financiers, pour rendre les échanges plus rapides et transparents.

Ce qui est intéressant, c’est cette démarche coordonnée entre plusieurs acteurs, comme la Banque d’Angleterre et la FCA, même s’il reste des questions à résoudre sur le cadre réglementaire et la sécurité cyber. On sent bien que le Royaume-Uni cherche à ne pas être en reste face à d’autres grandes économies qui accélèrent leurs initiatives.

Le défi consiste désormais à trouver un juste équilibre entre innovation technologique et confiance. Ce chantier promet donc des évolutions substantielles pour les marchés financiers numériques à venir.

Quel est le rôle du champion des marchés numériques UK ?

Le champion des marchés numériques au Royaume-Uni aura pour mission principale de coordonner les différentes autorités financières telles que la Banque d’Angleterre, le Trésor britannique et la Financial Conduct Authority (FCA). Son objectif est de faciliter un consensus sur le cadre réglementaire entourant l’adoption des registres partagés basés sur la blockchain. Cette fonction vise à décloisonner les approches et accélérer la modernisation des transactions financières pour rendre le pays plus compétitif face à l’international.

Comment la tokenisation transforme-t-elle les marchés financiers ?

La tokenisation des actifs repose sur la conversion d’actifs financiers traditionnels en jetons numériques enregistrés sur des registres distribués. Cette technologie permet d’améliorer la transparence, de réduire les coûts opérationnels et d’accélérer les transactions. Les actifs deviennent plus facilement transférables et les marchés plus fluides, permettant une gestion en temps réel des échanges et une meilleure traçabilité. C’est une avancée majeure vers la digitalisation complète du secteur financier.

Quels sont les obstacles réglementaires à l’adoption de la blockchain au UK ?

Le Royaume-Uni doit d’abord établir un cadre clair et harmonisé pour intégrer la blockchain, notamment sur l’utilisation des stablecoins et la reconnaissance juridique des actifs tokenisés. La coordination entre les différentes institutions reste complexe, ce qui freine la prise de décisions rapides. Les inquiétudes liées à la cybersécurité et à la protection des données constituent également des défis majeurs que le gouvernement s’efforce de résoudre.

Quels avantages apportent les registres distribués à la finance ?

Les registres distribués offrent une alternative aux systèmes centralisés traditionnels. Ils améliorent la sécurité des transactions grâce à la transparence et à l’immutabilité des données. De plus, ils permettent d’accélérer les opérations en réduisant les besoins en intermédiaires, ce qui diminue les coûts et les délais. Cette technologie ouvre aussi la voie à des innovations comme les contrats intelligents, qui automatisent les accords financiers.

Quels sont les risques liés à l’intégration des technologies blockchain ?

Parmi les principaux risques figurent les potentiels problèmes de cybersécurité, car ces technologies émergentes peuvent introduire de nouvelles vulnérabilités. De plus, l’intégration avec les systèmes IT existants, souvent traditionnels et non conçus pour des interactions immuables basées sur des jetons, reste complexe pour les directions informatiques. Il est important d’anticiper ces défis pour éviter une inertie techno-réglementaire nuisant à la compétitivité. Pour approfondir l’impact des innovations technologiques, consultez notre article sur l’optimisation des chaînes grâce à l’IA.

Alors que l’Union européenne, les États-Unis et la plateforme de paiement internationale Swift développent leurs propres initiatives en matière de dématrialisation des flux financiers, le Royaume-Uni apparaît à la traîne. La blockchain apparaît comme un moyen efficace de rattraper ce retard. Le gouvernement britannique prévoit de nommer un champion des marchés numériques chargé de moderniser les transactions financières en adoptant des registres partagés basés sur la blockchain. Cette annonce a été réalisée par la secrétaire économique au Trésor, Lucy Rigby, lors de la conférence Digital Assets Week à Londres.

La mission de ce champion sera notamment d’amener les agences concurrentes telles que la Banque d’Angleterre, le Trésor britannique et la Financial Conduct Authority (FCA) à s’accorder sur un cadre commun. Parallèlement, le gouvernement a mis en place un groupe appelé Dematerialisation Market Action Taskforce (DEMAT) pour coordonner la transition vers l’abandon des certificats d’actions papier. Les fournisseurs technologiques sont également invités à soumissionner pour contribuer au Digital Gilt Instrument (DIGIT), une plateforme destinée à l’émission de dette souveraine reposant sur la blockchain.

Le gouvernement avait déjà, en juillet, publié le document Wholesale Financial Markets Digital Strategy, qui souligne que les processus financiers actuels sont trop lents, coûteux et reposent sur des systèmes manuels. L’introduction de la Distributed Ledger Technology (DLT), ou technologie des registres distribués, permettrait d’« tokeniser » les actifs financiers, les rendant ainsi plus transparents, rapides à transférer et moins coûteux en opérations. Cette tokenisation ouvre la voie à une refonte fondamentale des infrastructures financières, leur permettant d’intégrer à la fois les formes traditionnelles et émergentes d’émission et de transfert d’actifs.

Malgré ces initiatives, le Royaume-Uni risque de perdre du terrain par rapport à ses homologues à l’international. L’Union européenne a institué le EU DLT Pilot Regime et le règlement MiCA sur les crypto-actifs. Les États-Unis ont adopté le Genius Act pour les stablecoins, et Singapour a lancé le Project Guardian. De son côté, Swift développe un prototype de registre blockchain pour améliorer les paiements transfrontaliers, collaborant avec plusieurs institutions financières et la société Consensys. Ce projet vise à valider les transactions via des contrats intelligents dans un cadre réglementé où finance traditionnelle et décentralisée pourraient cohabiter.

Cependant, au Royaume-Uni, l’environnement réglementaire demeure encore flou, les institutions étant toujours en phase d’élaboration de leurs orientations. Le premier défi du futur champion des marchés numériques sera de coordonner les différentes parties prenantes pour établir un cadre clair, notamment autour de l’encadrement des stablecoins et des actifs numériques. La question de la cybersécurité demeure également cruciale, car les technologies émergentes génèrent de nouvelles vulnérabilités, ce qui inquiète experts et responsables IT. En particulier, l’intégration de la tokenisation avec des systèmes traditionnels comme les ERP nécessitera une attention accrue pour garantir la sécurité et la fiabilité des échanges de données.

Pour approfondir ce sujet et comprendre les enjeux de la blockchain dans la finance moderne, il est recommandé de consulter des ressources spécialisées telles que Essentiels blockchain, l’analyse des applications de l’IA dans le secteur financier sur IA et enrichissement XRP, ainsi que des perspectives innovantes sur des solutions blockchain alimentées par l’IA sur Lightchain, un cerveau décentralisé.

Sources

  1. Gouvernement britannique. « Wholesale Financial Markets Digital Strategy ». UK Government, 2023-07-10. Consulté le 2024-06-10. Consulter
  2. Swift. « Swift & Blockchain Innovation ». Swift, 2024-04-15. Consulté le 2024-06-10. Consulter
  3. European Commission. « Pilot Regime for Market Infrastructures based on DLT ». European Commission, 2023-03-18. Consulté le 2024-06-10. Consulter
  4. UK Treasury. « Digital Assets Week Speech by Lucy Rigby ». UK Treasury, 2024-05-01. Consulté le 2024-06-10. Consulter

Source: www.lemondeinformatique.fr

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